La casquette de témoin: on s’est exercé·es à la fiction

C’est un étrange exercice que Mr Deleu, notre enseignant et directeur du CUEJ (Centre Universitaire d’Enseignement du Journalisme) nous a proposé en ce début d’année. Participer en tant que témoins et proches de victimes à l’exercice NOVI (nombreuses victimes) lors de la simulation d’un attentat sur le campus de Strasbourg organisée par la préfecture du Bas-Rhin.Cette mise en scène s’est déroulée le mercredi 25 octobre, on vous raconte…Silence ça tourne !

Mot d’ordre : le collectif

Ce genre d’exercice implique beaucoup d’acteur·ices différent·es : la préfecture, le parquet, la police nationale, la force Sentinelle, le service d’incendie et de secours, le SAMU, et bien-sûr cette fois la ville de Strasbourg et notre université. Il permet de s’entraîner à une réaction adéquate, coordonnée et efficace en cas d’évènement grave. Mais qu’avons-nous à faire ici, nous, innocent·es étudiant·es en com’ scientifique ? Et bien si le rôle des victimes a été attribué à des étudiant·es en médecines, les témoins et les proches des victimes sont elleux très sollicité·es par les médias dans ce type d’affaire. On nous a alors fait confiance pour incarner des profils types (témoins sur place ou proche d’une victime) afin que le jour J, les étudiant·es du cursus télévision et radio du CUEJ nous sollicitent pour étoffer leurs contenus journalistiques.

Des talents d’acteur·ices cachés ?

Pour nous préparer, nous avions des fiches techniques avec quelques précisions : âge, profession ou cursus universitaire et intérêts de notre personnage. Mais le plus gros du travail fût de rentrer dans la peau de celui-ci, de « grossir » des traits qui nous parlaient, de trouver ce que nous pouvions utiliser de factice qui se rapprochait le plus de notre réalité pour ressentir de l’émotion et la transmettre. En d’autres termes nous devions « jouer la comédie », un talent jusque-là insoupçonnable pour la plupart d’entre nous. 

Charley et Laura ont été les plus téméraires, ielles ont choisis le rôle des témoins. Charley était sur place au moment du drame, il a tout entendu. Laura elle, se baladait tranquillement aux alentours du bâtiment mais sa source directe à l’intérieur a fait d’elle une cible phare pour nos cher·es camarades futur·es journalistes en quête d’infos « live ».

Pour Claire, Julien, Sarah et moi-même, le rôle des proches des victimes ne fut pas non plus de tout repos. Depuis l’heure de la fausse attaque à 13h, le climat était sous tension au CUEJ. Entre les bruits des pas accélérés dans le couloir et les infos lâchées entre deux portes, nous étions nous aussi prêt·es à entrer sur scène.

« Vous devez improviser »

Sous les conseils avisés et expérimentés de Mr Deleu, nous sommes tous·tes parti·es à tour de rôle sur le terrain pour relater aux faux médias ce qu’on avait vu, entendu, ou ce que nous ressentions. En vérité, c’était surtout de l’improvisation mais aussi étrangement que cela puisse paraître, c’est tout à fait la compétence que cet exercice avait pour objectif de nous faire développer. Cette année avec Mr Deleu, nous travaillons à la réalisation de documentaires-fictions sonores. A l’aide de nos micros bien rangés dans le placard de la Maison , nous incarnons des personnages, parfois très éloignés de nous. Nous nous sommes vite rendu compte de l’importance du ton de la voix, de la chronologie de la narration et des effets du réel pour apporter la crédibilité au récit.  Loin d’être anodin, jouer les témoins nous a subtilement entrainé·es à vous faire plonger dans ces trépidantes (fausses) histoires.

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