Les couverts de Sarah : le quotidien de midi du master

Derrière cette petite boîte de couverts rose métallique, se cache bien plus qu’un banal ustensile pour déjeuner. Déposée par Sarah dès ses premiers jours au sein de La Maison, il marque ainsi la voie vers l’hospitalité et la convivialité qui nous habitent un peu plus chaque jour. 

L’Entrée 

Les cours et activités de la matinée se terminent, quelqu’un parmi nous s’empresse d’exprimer sa faim, les premiers tupperwares sortent du sac, bref : c’est l’heure de manger. Je pense que peu de repas passés durant ces quelques premières semaines ne se sont déroulés sans que les habitant·es soient au complet. C’est finalement une sorte de contrat implicite entre nous. Certain·es en allant se chercher à manger à la boulangerie, d’autres au supermarché ou parfois simplement des restes du restaurant universitaire de la veille. 

Sont évoqués les divers sujets et projets qui nous animent sur le moment, des avis s’échappent et se confrontent à la volée. « Non mais, sérieusement, vous aussi vous avez trouvé ça incroyable ? ». Pendant ces temps d’échange, de réflexions hardies autour de ce que l’on va bien pouvoir se mettre sous la dent aujourd’hui, les couverts de Sarah s’assemblent au gré de la sociabilité qui nous gagne. 

Le Plat 

Le partage d’opinions bat son plein, puis l’un·e d’entre nous finira par dire : « Bon, allez, je propose qu’on change de sujet-là, j’ai besoin qu’on décroche ! ». Bien sûr, le besoin de décrocher se fait ressentir, les projets ne nous lâcheront pas alors c’est à nous de les lâcher de temps à autre. Alors on tente de trouver de quoi parler, l’actualité s’immisce généralement à ces moments-là. Politique, écologie, local, événements, concerts, activités ; du débat au partage d’expérience, les plus fin·es connaisseur·euses de Strasbourg partagent les tuyaux et les lieux où il fait bon vivre. 

Parfois interrompu·es par l’un ou l’autre des enseignant·es ou connaissances qui passent à La Maison, nous prenons le temps d’échanger à nouveau. Parfois le responsable qui s’invite pour nous donner quelques nouvelles, l’ingénieur d’étude quelques conseils ou ragots du temps où il occupait nos places. 

Initiant le rituel, les couverts de Sarah sont désormais spectateurs du théâtre de midi qui se déroule et interagissent avec qui voudra bien jouer le jeu. 

Le Dessert 

Café, thé ou sucreries, notre petite armoire à goûters alimente nos plaisirs. Nous apportons régulièrement et à peu près à tour de rôle des boissons, des friandises ou des biscuits, de quoi survivre à nos fringales et terminer le repas sur une note sucrée. Certain·es d’entre-nous se laissent tenter par une cigarette ou profitent de prendre l’air lorsqu’il fait beau. À mesure que nous nettoyons progressivement nos vaisselles respectives dans ce qui nous sert de lavabo ou d’évier, les couverts se démontent et s’emboîtent et le rythme du travail s’installe à nouveau. L’omerta posée sur les sujets de cours et les projets se lève et le naturel reprend le dessus. 

Un moment, comme suspendu dans le temps, dans lequel nous sommes propulsé·es d’une simple danse de couverts, s’installe à La Maison un peu plus chaque jour, dans le jardin ou entre ses murs. 

À partir d’un objet de notre quotidien, il est possible d’en comprendre beaucoup. Nos rituels demeurent peu à peu et nous habitons nos lieux chaque jour davantage. Les couverts de Sarah me permettent de vous exprimer ce que nous souhaitons transmettre à travers notre site. À savoir, une tranche de quotidien qui résonne depuis chez nous, en partant d’un objet qui semble, au premier regard, pourtant bien banal.

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer